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CHAPITRE X

À l’occasion d’une maladie



VOUS me trouvez, lecteur, chez mon père. Je souffrais d’une maladie de tête. Pauvre tête ! Elle avait reçu un coup terrible dont je porte encore la marque au front. J’étais faible et je dépérissais à vue d’œil. Ce fut le temps des réflexions et des pensées sérieuses. L’Église demande pour nous d’être exemptés de mort imprévue et subite, et elle regarde comme une grande grâce de Dieu une longue maladie d’expiation. Le purgatoire de cette terre est une faveur que Dieu nous fait. Qu’elles sont terribles, dans l’autre monde, les souffrances qu’il nous faut endurer en échange de la peine d’un seul péché véniel qui n’a pas été expié en ce monde.

Dieu se plut à bénir mes réflexions. Il daigna m’inspirer la grâce d’aller finir mes jours dans une communauté de religieux, si quelqu’un voulait bien accepter les débris de ma santé et m’aider à bien mourir. Mais quelle communauté choisir ?

Je n’avais guère plus de sept ans quand je commençai à lire à ma mère les Annales

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