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CHAPITRE XIII

Souvenirs de Colonisation



L’UN de mes plus doux souvenirs, chers lecteurs, c’est d’avoir aidé le mouvement de colonisation et d’agriculture dans notre pays. Vous le dirai-je ? À quarante ans de distance, ce souvenir embaume mon âme d’une joie bien pure et me fait éprouver une jouissance qui me repose.

M. l’abbé Hébert, ancien curé de Kamouraska, fondateur d’Hébertville du lac Saint-Jean, me disait sur ses vieux jours : « Vous ne sauriez croire la jouissance que me donne le souvenir d’avoir apporté ma miette à l’établissement de la Vallée du lac Saint-Jean, d’avoir aidé à la formation d’une nouvelle paroisse catholique et d’avoir doté ma patrie d’une nouvelle municipalité catholique. Le soir, assis sur le perron de mon vieux presbytère, je repasse dans mon esprit les travaux, les inquiétudes, les déceptions, les sacrifices de la première heure. Mais tout cela est passé ; ce qui reste, c’est une paroisse catholique, c’est un autel où le Dieu du Calvaire vient renouveler son sacrifice et offrir ses mérites pour

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