Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/54

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et si exact, au médecin appelé trop tard, que, selon lui, cet enfant avait été nourri trop richement, qu’on lui avait défoncé l’estomac. Et le médecin de dire : « C’est vrai, monsieur, vous avez l’expression juste. Le mot "défoncé" est le mot propre. »

Une autre mère, ahurie par le bruit que fait un enfant qui joue autour du poêle, lui dit de prendre son traîneau et d’aller s’amuser dehors. L’enfant baigne dans ses sueurs : il glisse, fait des boules de neige, s’arrête souvent ; une petite brise froide le glace. Le soir, une fièvre se déclare, il commence à tousser, une inflammation est venue se loger dans les poumons, pourtant bien sains, de cet enfant.

Il est bon de respirer l’air pur du dehors, mais au moment propice seulement. Un vieux docteur de 40 ans de pratique me disait ceci : « Je crois que ma longue expérience me porte à dire que sur cent enfants au-dessous de 12 ans, il y en a 8 pour cent qui meurent chaque année d’accidents qui auraient pu être évités et de maladies qui auraient pu être guéries. » Plusieurs médecins donnent un pourcentage plus élevé, mais je veux rester dans les bornes tracées par mon expérience personnelle. Ce calcul vaut une perte de 16,000 par année et de 400,000 en 25 ans, au grand détriment de la race française.

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