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Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/86

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CHAPITRE VII

Souvenir d’un discours politique



J’AVAIS 19 ans, je suivais tranquillement, « bien tranquillement », mes études, quand elles furent interrompues par un accident : une branche d’érable longue et grosse me tomba sur la tête. Je dus prendre le chemin de l’hôpital paternel. Je devins mieux, mais la tête resta souffrante assez longtemps.

Je revenais un jour d’une longue promenade habituelle, lorsque je vis entrer chez nous un homme de mise irréprochable qui me dit d’un ton attrayant : « N’êtes-vous pas le jeune Lacasse du Collège de l’Assomption, par conséquent l’un des futurs soutiens de la Patrie ? » Je répondis humblement : « C’est moi-même, monsieur. »

— Moi, dit-il, d’un ton imposant, je suis le candidat du comté de Montcalm pour les futures élections. Après de nombreuses sollicitations, j’ai dû accepter bien malgré moi, cher jeune homme, une responsabilité qui m’empêche de dormir, mais que je me suis

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