Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/87

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laissé imposer, pour le seul bien de la Patrie, dont le sol est imbibé du sang de nos ancêtres, pour le seul souci des intérêts — il a omis le capital, — des habitants du plus beau de tous les comtés du Canada, du comté de Montcalm, dont le seul nom doit remuer toutes les fibres d’un cœur patriotique comme le vôtre. Oui, comme le vôtre, vaillant jeune homme. Et je viens vous dire, Monsieur Lacasse, que c’est vous, oui vous, qui tenez en mains le succès de mon élection.

Je sursautai.

— Moi ! Monsieur… Vous voulez vous moquer…

— Pardon, Monsieur Lacasse. Vous avez votre oncle Alexandre à Wexford, dans la paroisse de Cherisey ; il est assez instruit, parle les deux langues, et aux élections dernières il a commandé 100 votes par son influence. Il méritait cet honneur, vous le savez. Or, ayant demandé au député que je dois remplacer, la somme de $500 pour chemins de colonisation, il a été remis à l’année qui vient… encore. C’est pourquoi il veut s’abstenir cette année et ne pas voter pour le parti. Il ne tient qu’à vous de le faire revenir sur sa décision. Il ne pourra pas refuser cela à son neveu dont il est si fier.

À ces mots, je changeai de position sur ma chaise, en signe d’approbation.

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