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Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/92

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ne-française sans égale dans l’histoire du monde. »

Je croyais avoir électrisé mon auditoire quand j’entendis un auditeur me demander de combien de pieds le niveau du Saint-Laurent avait monté cette fois-là ? Je terminai ma harangue en souhaitant à tous une bonne année et le paradis à la fin de leurs jours.

Mais ce n’est pas là toute l’histoire. Le candidat m’avait dit qu’il croyait bien que je n’aurais pas d’adversaire, que dans tous les cas il enverrait au journal le samedi soir un compte rendu fidèle de l’assemblée du lendemain, devant paraître sans faute le lundi matin. Combien cette journée du lundi me parut longue. Enfin, vers les 7 heures du soir, j’eus le bonheur de lire à la famille l’entrefilet suivant :

« À Chersey une ovation était réservée au jeune orateur Lacasse, qui brillera plus tard au firmament de notre politique canadienne comme une étoile de première grandeur. Il a simplement éreinté son adversaire. Nous lui promettons une glorieuse carrière politique. »

Mon père et ma mère ont bien vite brisé cette carrière en me défendant de l’exploiter et en m’ordonnant de continuer mes études.

Cette anecdote ne fait que décrire ce qui se passait il y a quelque 60 ans quand

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