Page:Lacasse - Une mine de souvenirs, 1920.djvu/93

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mes efforts ont sauvé la Patrie pour 4 ans de plus.

Voyons maintenant ensemble ce que nous pouvons tirer d’utile de cette anecdote de ma carrière politique manquée, au point de vue de l’obligation qu’ont les parents de donner une bonne éducation catholique à leurs enfants pour qu’ils puissent remplir leurs devoirs envers Dieu, et aussi une instruction convenable pour les mettre en état de s’acquitter de leurs obligations envers eux-mêmes et la société, comme citoyen de la patrie terrestre. Un homme qui ne sait ni lire, ni écrire, ne pourra faire, ni à lui-même, ni à la société, tout le bien qu’il pourrait opérer en ce monde.

Dans notre jeunesse, nous sommes portés à obéir plutôt aux entraînements de l’imagination qu’aux conseils de nos parents et de notre curé. L’enfant de 12 ans, comme le jeune homme de vingt ans, n’aime pas la vie de contrainte. Il soupire après l’heure où ses parents lui laisseront la liberté d’agir à sa guise. Il ne se rend pas compte encore que la vie n’est pas une affaire de sentiment, mais bien une question de devoirs envers Dieu, le prochain et soi-même. L’obligation des devoirs envers Dieu ne souffre pas de discussion. Il faudrait être bien méchant, bien insensé, ou l’un et l’autre, pour mettre en doute un point si simple et si clair, et heureusement Dieu a don-

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