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II

PAYSAGE


 
Midi. L’astre au zénith flamboyait dans les cieux.
L’azur immaculé, profond et radieux,
Posait sur l’horizon sa coupole sereine.
Le fleuve au loin passait, lent, sur la brune arène.
Des vallons aux coteaux, des coteaux aux vallons,
Les champs jaunis ou verts prolongeaient leurs sillons.
Sur les versants ombreux des collines prochaines
La forêt étageait ses hêtres et ses chênes.
Ce n’est plus, ô printemps ! tes riantes couleurs ;
C’est l’été mûrissant aux fécondes chaleurs.
Sous les soleils d’août, d’une teinte plus dure,
L’arbre à l’épais feuillage assombrit sa verdure ;
La fraîcheur a fait place à la force ; l’été
Resplendit dans sa flamme et sa virilité.
Aux fleurs ont succédé les fruits, — saintes richesses
De l’homme ; — la nature a rempli ses promesses.

Il est midi. Planant dans l’immobilité,
L’astre épanche sa flamme avec tranquillité.