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À MARGUERITE
Au voyageur las de la route,
Saignant aux ronces du chemin,
Rends l’espérance, ôte le doute ;
À ses tristesses tends la main.
Ne t’en vas pas. Sa vie est sombre ;
Une lumière est dans tes yeux :
Il sentira blanchir son ombre
Sous ton sourire lumineux.
Tous les rêves de sa jeunesse
L’un après l’autre l’ont déçu ;
Qu’en te voyant, il reconnaisse
L’idéal à l’aube aperçu.
Non ! tout n’est pas leurre et mensonges
Sur ce globe où l’homme est jeté :
Du plus suave de ses songes
Montre lui la réalité.