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Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/214

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Sa pauvre âme, au bien obstinée,
De lutte en lutte, erre au hasard.
L’énigme de sa destinée,
Qu’il la lise en ton clair regard ;

Dans cet œil profond et candide,
Bleu diamant de pureté,
Où s’unissent, hymen splendide,
L’intelligence et la beauté.

Pour ses illusions fanées
Sois le rayon et l’eau du ciel ;
Rends-lui de ses jeunes années
Le chaste rêve originel.

Ce que l’âme rêve ou devine,
Souvenir ou pressentiment,
Est une promesse divine :
Or, Dieu jamais ne se dément.

C’est lui qui dans nos cœurs allume
Les hauts instincts dont nous souffrons ;
Le songe ardent qui nous consume,
Un jour nous le posséderons.

Cet idéal où tend notre âme
Peut se trouver dès ici-bas.
Verrions-nous luire en nous la flamme
Si le foyer n’existait pas ?