Flot lumineux, gammes ailées,
Flèches du son au large éclair,
Vocalise aux notes perlées
Tombant en grappes étoilées
Dans le silence ému de l’air ;
Hymne où la volupté soupire
Sa riche lamentation,
Cris d’amour que le cœur inspire,
Musique où palpite et respire
Le clavier de la passion ;
Tous ces secrets, doux ou sublimes,
Qu’à rendre l’homme est impuissant,
Désirs, transports, langueurs intimes,
O roi du chant ! tu les exprimes
Dans ta langue au multiple accent ;
Bruits de la source au frais murmure,
Soupirs du vent au sein des bois,
Toutes les voix de la nature,
Mélodieuse créature,
Tu les résumes dans ta voix !
Verse-la donc en mon oreille,
Ta voix aux magiques douceurs !
Évoque en mon âme et réveille
La vision et la merveille
D’un Éden fleurissant ailleurs !
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