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Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/250

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Verse, verse à pleine poitrine
L’ivresse qui déborde en toi !
Qu’à ton chant ma nuit s’illumine !
Traduis dans ta langue divine
L’idéal qui soupire en moi !

Dis le printemps, dis l’espérance,
Le départ du dévastateur !
Dis le jour de la délivrance !
Dis !… Tout mon être fait silence
Pour t’écouter, divin chanteur !

Divin chanteur au noir plumage,
Suave artiste au gosier d’or,
La lyre envîrait ton ramage,
Et tout barde en toi rend hommage
À la Muse au lyrique essor.

Et tu chantes, et ma retraite
S’emplit d’accords et de clarté,
Et ton hymne étoilé, poète,
De ma solitude muette
A payé l’hospitalité.

Sois béni, barde prophétique,
Toi qui dans nos jours de malheurs,
Devant mon deuil patriotique,
Évoques, vision stoïque,
L’avenir aux espoirs vengeurs ;