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VI

CHANSON DE MAI


 
La nature d’un vert manteau
Couvre l’épaule des collines,
Le vent de mai sur le coteau
Se joue au front des aubépines,
L’agneau bondit sur le gazon,
La fauvette au bord du buisson
Chante au soleil sa mélodie ;
Mais pour moi triste est sa chanson :
Je suis seul à l’entendre, — hélas ! Elle est partie.

La violette aux yeux d’azur
Sourit dans l’herbe aux marguerites,
Sur le chaume, aux flancs du vieux mur,
Tremblent au vent les clématites,
Sur la robe verte des prés
Boutons d’or et pavots pourprés
Balancent leur tête fleurie ;
Mais, ô fleurs ! ô champs diaprés !
Vous ne m’êtes plus rien, — hélas ! Elle est partie.