Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/28

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Du jour saluant les lueurs,
Toi qui dans la nuit irisée
T’élances des grands blés en fleurs,
L’aile brillante de rosée,
Joyeux poète de l’été,
Ta voix vibrant dans la clarté
Fait plus sombre ma rêverie ;
Prends pitié d’un cœur attristé,
Tais-toi ! vive alouette, — hélas ! Elle est partie.

Elle est partie, et pour toujours :
O désespoir ! ô solitude !
Fuyez, printemps ! Mourez, beaux jours !
Toi, reviens, saison froide et rude !
Vents plaintifs, bruits des bois glacés,
Voix de nos rêves dispersés,
Bercez mon âme endolorie !
Adieu, soleil des jours passés !
Salut, hiver lugubre ! — hélas ! Elle est partie.