Page:Lacaussade - Poésies, t1, 1896.djvu/283

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          Blonds sournois doublés d’assassins !
Contre elle, cinquante ans, votre âme scélérate
          A couvé les plus noirs desseins.
Ne pouvant au passé pardonner vos défaites,
          Au présent sa prospérité,
Cinquante ans, vous avez, convives de ses fêtes,
          Trahi son hospitalité !
Fouillant ses murs, scrutant ses mœurs, notant ses fautes,
          Rôdeurs d’égouts, vils scorpions,
Cinquante ans, vous avez, dans son sein, vous ses hôtes,
          Fait l’abject métier d’espions !
Cinquante ans, ruminant vos haines misérables,
          Lynx pour voir, taupes pour ramper,
Vous avez guetté l’heure et l’endroit vulnérables
          Par où vous pourriez la frapper !
Et quand elle eut sonné, l’heure à jamais néfaste,
          Vos moyens prêts, vos projets mûrs,
Vous vous êtes, hurlant le hourra qui dévaste,
          En foule rués sur ses murs !


XVI

Eh bien ! ces murs sacrés à vos bandes traîtresses,
          A vos fureurs ont résisté,
Et vous n’avez vaincu ni pris les forteresses
          De l’antique et brave Cité.