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XXIII

LA CLOCHE DU SOIR


 
Quand la cloche du soir, dans l’air mélancolique,
Vibre et rappelle au loin, vers le chaume rustique,
Le pâtre et ses troupeaux dans les champs dispersés,
Des ans qui ne sont plus le souvenir s’éveille,
Et dans les voix du soir je crois prêter l’oreille
       A la voix de mes jours passés.

Où sont mes frais espoirs ? Craintives hirondelles,
Vers les pays d’azur ouvrant leurs jeunes ailes,
Avec mes beaux soleils ils se sont éclipsés ;
Ils ont fui des hivers les haleines trop rudes.
Oh ! revenez parfois peupler mes solitudes,
       Doux fantômes des jours passés !

Où ont mes compagnons de joie et de jeunesse ?
L’avenir a trahi sa riante promesse :
Les meilleurs dans la mort reposent embrassés !