Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/103

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De ceux qui restent l’âme est oublieuse ou fière.
Rappelez à mon cœur leur tendresse première,
       Douce voix de mes jours passés !

Où donc est cette enfant toute blonde et naïve
Que j’aimais, jeune encor, d’une amitié si vive ?
De nos sentiers déjà ses pas sont effacés ;
Et du clocher natal, dans ta sombre demeure,
Tu n’entends plus la voix qui vibre et qui te pleure,
       Douce Amour de mes jours passés !

Cloche, qui chaque soir, comme une sainte mère,
Me rappelais des champs pour dire ma prière,
Quand la chaleur fuira de mes membres glacés,
Que ta voix dans les airs m’arrive et me console ;
Au ciel avec tes sons que mon âme s’envole,
       Doux timbre de mes jours passés !