Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/115

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Donc sur leurs routes opposées
Laissons voguer nos deux esquifs :
A toi les ondes apaisées !
A moi la vague aux noirs récifs !

 

Mais si jamais, pour les tempêtes
Désertant de paisibles bords,
Tu voulais, rêvant nos conquêtes,
Dans mes eaux risquer tes sabords ;

Si, bravant les fureurs sauvages
Du présent contre l’avenir,
Pour tenter les mêmes rivages,
Tes mâts aux miens voulaient s’unir ;

Fendant la vague échevelée
Qui me roule dans ses brouillards,
Viens avec moi, dans la mêlée,
Affronter les mêmes hasards ;

Et dans nos barques fraternelles,
Sous l’œil de Dieu, couple indompté,
Nageons de la rame et des ailes
Vers les mers de la Liberté !