Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/118

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Et de la haine en vous pour éteindre les flammes,
Heureux, il donnerait son sang avec ses pleurs !

Silence, âmes sans foi par l’orgueil seul guidées,
Qui toujours vous raillez de tout espoir divin !
Assis dans le néant de vos vieilles idées,
A son rêve étoilé vous insultez en vain !
L’oiseau, roi de la nue et des hauteurs sublimes,
Qui sait près du soleil se bâtir un séjour,
Reste sourd aux clameurs de l’oiseau des abîmes
Dont les yeux cherchent l’ombre et maudissent le jour !

Prenez-vous-en au siècle, et non point à sa lyre !
L’esprit des temps futurs vous parle en ses discours.
O misérable effort d’une tourbe en délire,
Qui voudrait entraver un siècle dans son cours !
Abîmé dans son œuvre et ses vastes pensées,
Il s’avance à vos cris sans ralentir ses pas,
Et, toujours impassible à vos voix insensées,
Il marche, il vous emporte, — il ne vous entend pas !