Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XXXVI

ADIEUX ET RÉPONSE
À MES AMIS DE L’ÎLE DE FRANCE


Nos deux îles sont sœurs, vous êtes notre frère.
D…


 
Poète, en vain tu me compares
Au rossignol, barde des airs ;
Je crains l’éclat dont tu me pares,
Je crains de trop croire à tes vers.

Mes lèvres, de bonheur muettes,
Boiraient au miel de tes accents ;
Car, tu le sais, dieux et poètes,
Ami, se nourrissent d’encens.

Gardons le sceptre à de plus dignes !
Ma muse est ta plus humble sœur.
Du verbe harmonieux des cygnes
Sa voix n’eut jamais la douceur.