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XXXVII

EN MER

 

Le ciel est pur, la vague est douce.
Ô diaphane, ô belle nuit !
Au souffle tiède qui le pousse
Notre vaisseau vogue sans bruit.

Bleu cristal que nul vent ne plisse,
Le ciel est comme un lac dormant.
Sur le saphir la lune glisse,
Nacelle de nacre et d’argent.

Au lent roulis qui nous balance,
L’équipage s’est endormi ;
Seul avec l’onde et le silence,
Seul, je veille et cause à demi.

Ici, la brise dans la voile
A des soupirs pleins de douceur ;
Là-bas, luit une large étoile,
Qui me sourit comme une sœur.