Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/158

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Jalouses devant toi s’effacent leurs beautés.
Âme des belles nuits, reine aux chastes clartés,
L’Océan te sourit ! vers la voûte où tu planes
Il lève avec amour ses ondes diaphanes.

Épanche sur son sein tes feux mystérieux,
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux.

Quel calme sur les mers ! sous les cieux quel silence !
Le vaisseau lentement sur l’onde se balance.
J’écoute et n’entends plus que les mourants accords
Du flot qui mollement vient baigner nos sabords.
Aucun souffle dans l’air n’arrive à mon oreille :
L’astre luit, la nuit marche, et l’Océan sommeille !

Épanche sur les flots tes feux mystérieux,
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux.

Nuit divine ! Océan ! lune, paisible reine !
O voûte immaculée ! ô profondeur sereine !
Oh ! quelqu’un avec moi de votre immensité
Sent-il descendre en lui la vague majesté ?
Est-il une âme aussi qui, pensive à cette heure,
Dans le fluide éther, sa future demeure,
Voyant passer la nuit sur son char constellé,
Contemple ainsi que moi ce silence étoilé,
Ce vide auguste empli d’ineffable lumière,
Et, des flots assoupis de l’océan du ciel,