Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/159

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Sur ces ondes où plane un calme solennel,
Ramène ainsi que moi sa rêveuse paupière ?

Épanche autour de nous tes feux mystérieux,
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux.

Je ne sais : mais peut-être, esprit ailé qui passe,
Un voyageur divin, pèlerin dans l’espace,
Suspend sa course heureuse et, des hauteurs des cieux,
Sur ce monde flottant laisse tomber ses yeux.
Aux dernières lueurs des mourantes étoiles,
Aux clartés dont la lune argente au loin nos voiles,
Il voit notre vaisseau, tel qu’un cygne des mers
Dont l’aile blanche traîne au bord des flots amers,
Dormir au lent roulis des lumineuses lames
Où l’astre de Vénus fait onduler ses flammes.

Endors à ta lueur mon front silencieux,
Lune ! et poursuis au ciel ton vol mystérieux.