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Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/16

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plus sérieuses de sa maturité. Ce livre, tout ce qui reste de mes jours envolés, à qui pouvais-je l’adresser sinon à vous, mon noble ami, à vous dont les conseils éclairés, la bonté inépuisable, l’active bienveillance, ne m’ont jamais manqué depuis l’heure où je vous ai connu ?

Et, cependant, pour mériter dès l’abord cette bienveillance qui n’a fait que grandir avec les années, quel titre pouvais-je avoir à vos yeux ? Aucun ; si ce n’est, peut-être, mon culte d’instinct pour la poésie de la nature, votre premier culte à vous-même ; et aussi, peut-être, parce que, voyageant dans l’âge de l’inexpérience, je vous arrivais, adolescent à peine, de l’une de ces belles îles hospitalières que vous avez connues au fond des mers de l’Inde et de l’Océan Pacifique, et qui vous ont laissé de leurs fraîcheurs primitives, de leurs mœurs encore toutes patriarcales, de si doux et si vivants souvenirs.

En effet, dans un de vos voyages autour du, monde, vous avez abordé la plage où je suis né. Curieux d’étudier les richesses végétales de notre île, vous y êtes resté quelques jours. Et ce peu de temps passé dans notre pays, vous l’avez presque tout donné