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Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/17

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aux recherches de la science. Remontant les plaines du Champborne, le cours de la rivière Dumas, aux rives encaissées, aux profondeurs tapissées de fougères arborescentes ; longeant ces rampes abruptes d’où s’échappent, d’une même veine horizontale et à une hauteur démesurée, des centaines de cascades, vous vous êtes élevé, de plateau en plateau, de sommet en sommet, jusqu’aux solitudes boisées de ma Salazie. Infatigable ami des plantes, vous avez été les trouver et dans nos vallées mystérieuses et sur nos cimes les plus ardues : vous avez visité le Lac des goyaviers, le Val des citronniers, le Piton d’Anchaine, la Ravine aux martins, la Mare-à-poules-d’eau. On s’en souvient dans nos montagnes. Les habitants des Hauts ont gardé la trace de votre passage, et ils l’indiquent à ceux que l’amour de la science ou la simple curiosité amène, chaque saison, dans nos forêts. Jeune encore, visitant à mon tour les cimes natales, j’ai appris votre nom de la bouche des créoles, mes hôtes ou mes guides en ces beaux lieux. Nous avons bien parlé de vous sous nos bois tranquilles ! Ils prenaient surtout plaisir à me montrer un vert plateau,