Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/188

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Faible, sur ta mère affaissée,
Tu penches ton front abrité,
Comme une tige qu’a blessée
Le dard brûlant d’un jour d’été.

Contre le sort frêle et sans armes,
De ton mal tu te plains à Dieu ;
Et le flot cuisant de tes larmes
Ruisselle sur ta joue en feu.

Ta mère, hélas ! la pauvre femme,
Berce ton corps souffrant et cher ;
Et moi je sens pleurer mon âme
Et gémir la chair de ma chair.



Oh ! quel spectacle pour nos doutes,
Nous qu’oppresse un poids étouffant,
Que des larmes à larges gouttes
Pleuvant des beaux yeux d’un enfant !

Dieu ! ta justice est un mystère !
Les plantes, les oiseaux, les fleurs
Ainsi que nous sur cette terre,
Ne croissent point dans les douleurs.