Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/191

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O folle enfance ! ô tête blonde !
Baisant tes yeux à leur réveil,
En vain je boude, et je te gronde,
Enfant, de courir au soleil ;

Toi, t’envolant avec l’aurore,
Par nos vallons pleins de douceurs,
Tu veux voir les bourgeons éclore,
Avec les abeilles tes sœurs.



Quand l’aube à la molle paupière,
Aux yeux d’azur comme la mer,
Des flots lactés de sa lumière
Blanchit le cristal bleu de l’air ;

A l’heure où l’insecte qui rôde
Sent le jour dorer ses habits,
Où sur les feuilles d’émeraude
Luisent les mouches de rubis ;

A l’heure des chastes délices,
Où tout renaît pour embaumer,
Où les âmes et les calices
S’ouvrent pour vivre et pour aimer ;