Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/208

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En vain le dieu de l’harmonie
Dans leur sein grondait irrité,
Ils ont gardé sur leur génie
Le sceau de la virginité.

Et quand la tombe eut en ses voiles
Endormi leurs têtes de feu,
Dans le chœur sacré des étoiles
Ils sont allés chanter pour Dieu.



ENVOI À PIERRE LEGRAS

 
Ainsi, pendant que l’ombre amie
Plane paisible sur nos murs,
Auprès de ma fille endormie,
Je songe à ses destins futurs.

Rêveur tendre aux promptes alarmes,
Je la suis dans ses pas divers,
Et chaque goutte de mes larmes
Coule et se cristallise en vers.

Mais dans quel sein, mais dans quelle urne,
Mais dans quelle âme jeune encor,
Poète, de mon chant nocturne
Verser l’harmonieux trésor ?