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LI
À UN SOLITAIRE
Dona praesentis cape laetus horae, et
Linque severa.
Horace
Pourquoi dans ta douleur croissante
Nous fuir sans cesse et t’enfermer ?
Ton cœur d’où la joie est absente,
Poète, a-t-il cessé d’aimer ?
L’arbre de tes belles années
N’a point connu les durs hivers ;
Pourquoi donc ces feuilles fanées
Au lieu de rameaux frais et verts ?
Le printemps fuit avec vitesse ;
Les jours froids assez tôt viendront.
Des pâles fleurs de la tristesse,
Crois-moi, ne charge point ton front.