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LVIII

À BÉRANGER


 
O poète, pourquoi punir par ton silence
Tant de cœurs malheureux à ta voix suspendus !
D’un pouvoir corrupteur châtiant l’insolence,
Rends au peuple indigné tes chants qui lui sont dus !
Parmi ses défenseurs la Liberté te nomme.
Viens de ses ennemis déjouer les complots.
Lourde à tous, la tourmente est dans l’air, ô grand homme !
           Que ta voix chante sur les flots !
 
Parle ! notre âge est sombre et demande un Moïse.
Parle ! suscite un guide en nos mornes déserts,
Rappelle à Pharaon la liberté promise,
Rappelle-lui quel sort l’attend au fond des mers.