Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Bientôt les bois naissants, les mousses, les fougères
Feront un dais mobile au cours chantant des eaux ;
Et les vents berceront sur leurs ailes légères
Dans les lilas en fleur l’hymne heureux des oiseaux.

Bientôt se cueilleront les prémices des choses :
L’alouette dans l’air dira les jeunes blés,
Et le bouvreuil muet, caché parmi les roses,
Couvera les œufs blonds sous sa plume assemblés.

Qu’un autre, après l’hiver, chante sa délivrance !
Qu’il dise, ô mois de Mai, ton retour souhaité !
Pour moi, je chante Avril ! Avril, c’est l’espérance,
Avant qu’on ait souffert, avant qu’on ait douté !

Mois aimé, tu marquas dans ma verte jeunesse ;
Du bonheur je te dois les rêves infinis.
Qu’importe que la vie ait trahi leur promesse !
Pour mes espoirs défunts, Avril, je te bénis !



Des plus chers souvenirs confidente fidèle,
Muse ! puisque déjà la première hirondelle
De son vol printanier sillonne au loin l’azur,
Veux-tu, par ce beau jour, et sous un ciel si pur,