Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/248

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O bonheur de l’aimer ! ô félicité pure !
Son port est jeune et fier, sa bouche est belle et mûre.
D’un cœur épanoui le frais enchantement
Répand sur son passage un doux rayonnement.
Son charme est dans sa grâce, et cette grâce antique
Rappelle, en la voyant, l’épouse du Cantique.
Lorsque du jeune époux accusant les lenteurs,
Le soir, le front baigné d’onctueuses senteurs,
Interrogeant des yeux les onduleuses lignes
Des coteaux, pâle et svelte elle allait par les vignes,
Par les bois odorants plantés de verts palmiers,
L’attendre à la fontaine où boivent les ramiers.



Absente comme lui, vois ! je t’attends comme elle.
Accours ! l’inquiétude à tant d’amour se mêle.
Oh ! combien l’heure est longue ! Elle ne viendra pas.
Silence ! Sous les bois j’ai reconnu son pas.
C’est elle ! Trouble heureux, émotion divine,