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LXVII


 
Vois-tu, de sa blanche lumière
L’aube au loin baigne l’horizon ;
L’hirondelle a fui la chaumière,
Les ailes rasent le gazon ;
Par les blés murs s’en va l’abeille ;
Tout vole et murmure et s’éveille ;
Et toi, tu dors, ô poète ! Pourquoi ?
— Ma bien-aimée est loin de moi !

Le ruisseau dans son lit de mousse,
Le vent sous le dôme des bois,
L’oiseau dans son nid d’herbe douce
Mêlent leurs souffles et leurs voix.
L’onde, l’oiseau, la fleur penchante,
Pour fêter le soleil, tout chante :
Et tu te tais, ô poète ! Pourquoi ?
— Ma bien-aimée est loin de moi !