Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/268

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Le bouvreuil s’échappant des roses,
L’alouette au chant vif et clair,
La fleur de ses lèvres décloses
Embaumant les souffles de l’air,
L’abeille que son miel enivre,
Tout vit, tout semble heureux de vivre :
Toi seul es triste, ô poète ! Pourquoi ?
— Ma bien-aimée est loin de moi !

Elle est bien loin, ma douce belle,
Bien loin dans la grande cité !
Bonheur, chansons, Muse, avec elle,
Las, tout a fui, tout m’a quitté.
Aube, fleurs, brises embaumées,
Bruits d’ailes et bruits de ramées,
Rien ne me plaît !… Ne me dis plus : « Pourquoi ? »
— Ma bien-aimée est loin de moi !