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LXXII

LE RAVIANLE


 

O frère du palmier, ô svelte ravinale,
Sur nos sommets déserts la brise matinale
Berce ta large feuille où reluit le soleil ;
Du sein noir des forêts ta verte tête émerge :
La huppe des grands bois, l’oiseau bleu de la Vierge
          Du jour y guettent le réveil.

Bel arbre, tu te plais au fond des solitudes,
Dans les ravins abrupts aux flancs ardus et rudes.
Au voyageur errant sur nos monts sourcilleux,
Tu gardes dans ta feuille une eau qui désaltère,
Et, sous l’astre au zénith, la fraîcheur solitaire
          De ton feuillage lumineux.