Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/287

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Gardant la chaleur, non les flammes
D’une époque aux songes épais,
L’orage qui gronde en nos âmes
Ne vient plus troubler votre paix.

Sans fiel, sans passion farouche,
Vous enseignez la Liberté ;
Pour convaincre, sur votre bouche
Dieu mit la sereine équité.

Vous sondez d’un regard paisible
Les noirs problèmes du présent,
Et votre esprit juge, impassible,
Les cris d’un monde agonisant.

Voyant par delà les années
Ce que l’homme un jour doit bénir,
Vous saluez les destinées
Que porte en ses flancs l’avenir.

Eh ! qu’importent ces clameurs sombres
D’un siècle aveugle et furieux !
Des temps nouveaux sur nos décombres
Blanchit le jour mystérieux.

Qu’importe, c’est victoires vaines,
Succès d’un jour ! fruit avorté !
Il n’est de conquêtes certaines
Que dans tes rangs, ô Vérité !