Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/286

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Vous aussi, des cités poudreuses
Vous fuyez les bruits indiscrets :
Vous aimez les cimes ombreuses,
Le grand silence des forêts.

Dans une haute solitude
Abritant vos jours éprouvés,
Pour l’art sévère et pour l’étude
Avec la Muse vous vivez.

Dans votre retraite choisie,
Sur vos lauriers aux rameaux verts,
L’oiseau bleu de la poésie
Descend et vous chante des vers.

Vous lisez Shakspeare et Virgile,
Goethe et Dante au verbe d’airain.
Tacite à votre main virile
Parfois a prêté son burin.

Ouverte à toute œuvre sentie,
Votre âme, à qui rien n’est voilé,
Sait accueillir comme Hypatie
La Science au front étoilé.

Votre muse patricienne
Du peuple a compris la grandeur ;
Votre foi, poète, est la sienne,
Et votre cœur entend son cœur.