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LXXVII

LE PASSÉ


Ah ! Happy years ! Once more who would not be a boy ?
Byron.


 
Passé, matins riants, bienheureuses années,
Candeurs des jours éteints, illusions fanées,
Ah ! pour vous ressaisir, vous que nous pleurons tant,
Ah ! qui donc ne voudrait redevenir enfant !
Comme ils sont loin déjà, les jours de mon enfance !
La vie en moi s’ouvrait dans sa fleur d’innocence ;
De mon être imprégné d’odorante fraîcheur
Un parfum printanier montait vers le Seigneur ;
Et, tel qu’un arbre en fleur, mon esprit plein de sèves
Berçait au vent de Dieu la beauté de ses rêves !
Du chant voilé des eaux, du bruit mourant des bois
J’enivrais mon oreille et j’emplissais ma voix ;
Ma Muse se baignait, blonde et jeune d’années,
Dans les moites senteurs des vertes matinées ;