Toi, d’un amer passé l’ami consolateur,
Toi, la perle ignorée et que recèle un monde
Où tant de fausseté, tant d’égoïsme abonde ;
Toi qui seul auras su me comprendre et m’aimer,
Toi qu’il n’est pas de noms assez doux pour nommer !
Dieu ! de quelle bonté fais-tu le cœur de l’ange,
Puisqu’il se trouve encor par ce monde de fange,
Dans un cœur par ta grâce ici-bas habité,
Tant de douceur céleste et tant de pureté !…
Ah ! garde-les toujours, ces vertus que j’honore,
Trésor saint et caché que ta candeur ignore,
Jeune homme que le ciel a comblé de ses dons !
S’il est des cœurs pervers, il en est de si bons
Que toute âme auprès d’eux devient aimante et bonne,
Et dans l’amour d’un seul se console et pardonne !
Heureux qui fait aimer l’homme et la vie à ceux
Pour qui la vie et l’homme ont été douloureux !…
Ce souffle du passé dont si tiède est la flamme,
Oh ! qu’il me fait de bien en passant sur mon âme !
Que Dieu te rende, ami, le bien que tu me fais !
Qu’il te compte les jours par de nouveaux bienfaits !
Qu’il soit de tous tes vœux le paternel complice !
Que toujours de ton cœur le désir s’accomplisse !
A ta couche rêveuse épargnant les ennuis,
Qu’un songe aux ailes d’or hante et berce tes nuits ;
Et marchant avec toi de la vie à la tombe,
Qu’une Ève aux bleus regards, douce et chaste colombe,
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