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LXXXII

SUR LA MORT D’UN AMI D’ENFANCE


À LA MÉMOIRE DE CH. JAMIN


 
Encore une feuille qui tombe
De l’arbre où j’appuyais mon cœur ;
Encore un ami dans la tombe,
Encore un deuil dans ma douleur.

Le jour décroît, l’ombre s’avance,
Notre astre baisse à l’horizon :
De solitude et de silence
Chaque heure emplit notre maison.

Muette et vide est la demeure
Où riaient les espoirs amis.
Ces purs espoirs que chacun pleure
Avant nous se sont endormis.