Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/336

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Là-haut, dans leur splendeur, les étoiles sereines
Versent sur l’Océan leurs paisibles clartés ;
Là-bas, les lourds vaisseaux aux puissantes carènes
Se meuvent lentement sur les flots argentés.

Et nous, sur le grand cap miné par les tempêtes,
Aspirant enivrés le charme des hauts lieux,
Muets, nous contemplons sous nos pieds, sur nos têtes,
L’immensité des mers, l’immensité des cieux !






Ô blancheurs de nos nuits ! ô tiédeurs de nos grèves !
Des monts, des bois, des eaux souffles inspirateurs !
Éblouis, nous sentons les vagues de nos rêves
Se lever, à leur tour, et chanter dans nos cœurs.

Et nous mêlons nos voix aux voix calmes et graves
Qui montent de la terre et descendent du ciel ;
Et moi, j’évoque, ami, sur vos lèvres suaves
La strophe au flot limpide et doux comme le miel.

Oh ! vous tenez du ciel un ample et beau génie.
Pour en doter vos vers vous avez emprunté
A l’Océan sa mâle et puissante harmonie,
Aux monts leur grande ligne et leur placidité.