Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/364

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sa personne, je ne sais quoi de triste et de reposé. Je n’avais point oublié la brusque sauvagerie avec laquelle il nous avait tantôt évités sur la grand’route ; mais notre présence, cette fois, ne parut pas l’effaroucher. Il nous salua à notre passage, et, après nous avoir suivi quelque temps des yeux, il s’enfonça à pas lents sous l’un des massifs de l’allée. Peu de minutes après, nous étions en voiture et sur le chemin de la ville.

Cette rencontre sous les palmiers, le charme d’une course matinale à la campagne, les mille souvenirs éveillés par la vue de ces lieux où mon imagination s’était tant de fois égarée sur les pas de Virginie, remplirent ma pensée pendant les heures du retour. Arrivé au Port-Louis, j’ai cherché à fixer dans quelques stances les impressions de ma promenade. Je vous les envoie, madame, en réclamant votre entière indulgence pour mes lignes rimées. Peut-être compléteront-elles à vos yeux tout ce qui manque à cette lettre ; mais j’aime à m’assurer qu’à défaut d’autre mérite elles auront toujours pour vous celui d’avoir été inspirées par vos poétiques et chères Pamplemousses.