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XIII

À LA MÉMOIRE DE ROBINET DE SERVE


Nous avons perdu le seul homme de cœur et de liberté que j’aie connu sur cette terre de l’esclavage… Ce pays, dont il était toute la lumière, n’a même pas compris qu’on lui devait une tombe ! – Je n’avais que des vers à donner à cet homme de bien : je les ai effeuillés sur un tertre nu.

Lettre


 
Il n’est plus ; et la foule - amère destinée ! -
Vers ce mort, un moment, ne s’est point retournée,
Et nul, les yeux voilés de larmes et de deuil,
N’a ployé les genoux sur ce noble cercueil,
Où de notre île, hélas ! descend dans l’indigence
Le plus grand par le cœur et par l’intelligence.