Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/72

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Oh ! de l’amour surtout alimentez les flammes !
Rappelez cet amour que le méchant proscrit !
           Enseignez sans cesse à nos âmes
Cette fraternité qu’enseignait Jésus-Christ !

Éteignez dans les cœurs les feux de la vengeance !
L’esprit affranchit mieux que le glaive irrité.
           L’étoile de l’intelligence
Sur nos mœurs doit éclore avant la liberté.

Dites à ceux pour qui le destin fut sévère,
A ceux pour qui le sort n’a jamais eu d’affronts,
           Que les eaux saintes du Calvaire
Ont indistinctement coulé pour tous les fronts ;

Que, maudit dans les cieux et maudit en ce monde,
Pauvre de tout le sang dont il est inondé,
           L’esclavage est un sol immonde
Que les regards de Dieu n’ont jamais fécondé.

Et vous aurez rempli votre tache, et le Sage
Qui, mort et dans les cieux, vit encor parmi nous,
           Applaudissant à votre ouvrage,
Vous dira : « Gloire, enfants ! amour et gloire à vous ! »