Page:Lacaussade - Poésies, t2, 1897.djvu/92

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Et ce piton altier que l’ouragan assiège,
Au ciel portant sa tête et ses siècles de neige,
         Abritera nos humbles toits.

L’illusion, l’espoir, l’art et la poésie
Feront de notre cœur leur retraite choisie.
Dans la splendeur des jours, dans la splendeur des nuits,
Avec le vent qui pleure, avec l’onde qui coule,
Avec le bleu ramier qui gémit et roucoule,
         A Dieu nous dirons nos ennuis.

Et loin du souffle ingrat des cités de la terre,
Nous faisant de notre art un culte solitaire,
D’espérance et d’amour nous rêverons encor ;
Et quand la mort viendra nous délier les ailes,
Vers les cieux étoilés nos âmes fraternelles
         Ensemble prendront leur essor.