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XXI

VOX POPULI


 
Puisque en tes jours bénis de gloire et de puissance,
Du pauvre jusqu’à toi franchissant la distance,
Tu l’aidas de sa croix à porter le fardeau ;
Et que, sourd aux instincts d’une opulence avare,
Toi, prince, tu couvris les membres de Lazare
       Des plis de ton royal manteau !

Puisque aux jours où cueillant les palmes de la guerre,
Étranger aux dédains de la tourbe vulgaire,
Tu compris que l’épée et la lyre sont sœurs,
Et qu’appelés tous deux à fonder ou détruire,
Le barde et le soldat, du peuple et de l’empire
       Sont les plus sacrés défenseurs !

Puisque tu l’as compris, ô jeune intelligence !
Puisque, abritant des arts la divine indigence,
Tu protégeas ceux-là que la Muse a sacrés ;