Page:Lacaussade - Première Salazienne, 1838.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

 
Il monte éclatant de lumière
Sur le trône azuré des cieux.


V


Ainsi, monstre exécré, dont la serre homicide
Étouffe le talent dans son germe timide,
Reptile dont le souffle impur et venimeux
S’épanche incessamment sur tous les noms fameux ;
Toi dont le dard caché brûle de sa piqûre
Tout ce qui, dans les cieux, lève une tête pure,
Toi que l’enfer pétrit d’un fétide levain,
Toi qu’enfin l’homme abhorre et que l’on nomme envie,
Et que l’heureux mortel qu’attend une autre vie
Ne voit que des hauteurs d’un sublime dédain.
 
Ainsi tu veux ternir dans ta rage jalouse
Le talent qu’on admire et que la gloire épouse ;
Mais détestant l’éclat dont le mérite a lui,
Tu te places en vain entre la terre et lui !
Rampe ! tu ne dois pas obscurcir la lumière !
Rampe ! puisque c’est là ta nature première !
Rampe ! et maudis toujours toute chose à bénir !
Rampe ! et darde au génie un œil sanglant et sombre !