Page:Lacaussade - Première Salazienne, 1838.djvu/14

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Tu ne pourras jamais éclipser de ton ombre
Son astre éblouissant qui luit sur l’avenir !
 
Et vous, ambitieux, rivaux aux mains débiles
Dont la faiblesse aspire aux charges difficiles,
Pour des fardeaux si lourds vos bras sont chancelants !
Imposez donc silence à des vœux insolents !
Il faut la main géante à l’œuvre colossale !
Faites place ! inclinez votre tête vassale,
Et ne disputez plus au noble élu des cieux
La place où veut siéger votre orgueil ridicule ;
Car il faut, pour prétendre aux grands travaux d’Hercule,
Sentir couler en soi le sang du roi des dieux !
 
Amis, ouvrons les yeux au jour qui nous éclaire !
À ces vils intrigants ne jetons pour salaire
Qu’un éloquent sourire et de justes mépris !
Du talent méconnu reconnaissons le prix !
Que l’avenir répare un oubli réparable,
Et ne croupissons plus dans une erreur coupable !
Vous êtes abusés par un reflet vermeil !
Ce nuage enflammé que la lumière dore,
C’est l’ombre et non le Dieu que la nature adore ;
Levez plus haut les yeux ; c’est là qu’est le soleil !…