Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/157

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sant, j’aurais soulagé l’infortune, c’est encore vrai. Mais alors je me serais adonné tout entier à ma vengeance, laissant de côté la poésie, les plaisirs, je me serais livré à l’instruction, j’aurais étudié nuit et jour pour pouvoir saper un à un tous les principes sur lesquels repose la société. Voilà quel était désormais le but de mon existence : de la fortune, si je pouvais y arriver ; mais il le fallait promptement, car j’étais las. »

On comprend qu’avec de pareils principes, si horriblement ridicules qu’ils soient, Lacenaire ne pouvait abandonner ses projets homicides sur les garçons de caisse de Paris, aussi allons-nous le voir le remettre en exécution et tenter l’assassinat de la rue Montorgueil avec François.


CHAPITRE XXIV.

L’étudiant. ― Avril est arrêté. ― François. ― Guet-apens sur le garçon de caisse.


Le lendemain, 15 décembre 1834, ils songèrent aux dispositions à prendre pour le meurtre d’un garçon de caisse.

Ils avisèrent, dans l’après-midi, à la porte du no 66 de la rue Montorgueil, un écriteau désignant un petit appartement à louer immédiatement et demandèrent à le visiter. Le local, composé de deux pièces, d’une antichambre, et situé au quatrième étage, se trouvait très