Page:Lacenaire, éd. Cochinat, 1857.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une sacoche renfermant mille à douze cents francs en écus, et un portefeuille contenant douze mille francs en billets de banque. Arrivé au quatrième étage, il frappa. Les deux bandits l’introduisirent dans une antichambre non meublée. À peine eut-il dépassé le seuil de la porte, que Lacenaire se hâta de la fermer, se plaça derrière lui et le prit par les épaules, cherchant ainsi à le diriger vers la seconde pièce.

François avait aussi manœuvré de façon à se trouver également derrière le garçon de caisse, et du geste il lui montrait le faux sac d’argent placé sur la planche. Au contact de Lacenaire, Genevay tressaillit, roula sa sacoche autour de son bras et s’avança vers la table. François s’efforça de lui arracher la sacoche et au même instant Lacenaire lui porta un violent coup sur l’épaule droite. Genevay cria : au voleur ! François essaya de le frapper aussi, mais l’ayant manqué et voulant étouffer ses cris, il lui plaça deux doigts dans la bouche. D’un coup de coude, le garçon se débarrassa de lui et continua de crier de plus belle. Alors les deux assassins se sauvèrent en hurlant eux-mêmes : au voleur ! au voleur ! on tue là-haut !

Aussitôt les locataires de la maison parurent sur l’escalier ; mais les cris proférés par les meurtriers donnèrent le change à ceux qui auraient pu s’emparer d’eux, et François s’enfuit le premier et se trouva avant son complice au bas de l’escalier. Espérant se sauver plus vite en le faisant prendre, il ferma la porte sur lui, mais le pène de la serrure n’était retenu que par une ficelle, Lacenaire n’eut qu’à tirer pour se faire un passage. Il